Pourquoi ?
Je peins parce que je ne suis pas Superman.
Mon fantasme, mon rêve comme mon héros d'enfance est tout simplement de sauver le monde. Un monde où l'homme est le grand prédateur. Avide, cupide, stupide. Un monde désolé, qui s'autodétruit, qui brûle, qui blesse, un monde théâtre de l'horreur.
Malheureusement, je ne dispose d'aucun super pouvoir. Il me reste les pastels, les huiles, les encres...
Dans mon atelier, en contrepoint, je recrée un univers doux, sensible, décalé. Comme si je devais réinventer une scène des origines, un nouveau départ idyllique qui mènerait à un monde meilleur où la Nature échappe à l'Homme. Peindre, avec légèreté, de l'humour, des couleurs vives et joyeuses, est mon moyen de retrouver une illusion de puissance et d'échapper à l'angoisse de la destruction. La peinture agit aussi comme une manière de replonger dans le temps de l'enfance, de l'insouciance et des découvertes innocentes, à la recherche d'un temps perdu.
Mon travail de peintre est à la fois un infime moyen d'agir, une quête de l'impossible - la volonté de revenir en arrière, avant la tragédie – une fuite, un refuge, une dénonciation, une volonté de comprendre.
Comment ?
Je travaille à partir de photographies ou de détails de photographies d'origines diverses qui évoquent un moment, un souvenir ou un lieu significatifs à mes yeux. Je les transforme et m'en sers comme des éléments d'une nouvelle composition picturale. J'utilise souvent des silhouettes récurrentes, des personnages ou des lieux archétypiques (l'Indien, le Cow-boy, le Cueilleur, le Cavalier, le camp de concentration,...) que je décline en séries de tableaux ou de dessins.
Chaque oeuvre raconte alors une histoire qui aboutit à une morale. L’Indien, par exemple, représente une forme de liberté de vivre au plus proche de la nature, en la respectant, en sachant l’admirer à sa juste valeur et en profitant d’elle de manière réfléchie. Cette silhouette ne représente pas seulement l’Indien avec son arc à flèches, mais traduit de manière plus vaste toute personne capable de voir et de comprendre l’importance de ce qui nous entoure, de ce qui nous fait vivre.
Ainsi, je peins essentiellement la nature, plus imaginaire et suggérée que réaliste d'ailleurs. Mais alors que je recherche une épure maximale en peinture, une grande simplicité, mes dessins sont eux très détaillés, avec énormément de couleurs et très complexes quant au formes et à l'équilibre des nuances.
Mais la peinture pourra-t-elle sauver le monde ? Pas sûr... Je ne suis pas Superman.
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